02 Le Havre
Le plus beau, car certainement le seul, joyau de l’humanité. C’est parmi ces bâtiments à la subtile modernité qu’est né l’espoir d’une civilisation unie sous la tendre paume du grand J. Oswald. Dans cette cité se concentrent les quartiers de haute fonction, justice, sécurité, culture, économie, … en ces rues, “surprise” se précède toujours de “bonne”. Comme pour indiquer la pureté et la probité, un blanc immaculé tente d’y chasser des murs la saleté et l’austérité. La solidité des bâtiments jure avec l’insalubrité parasite des quartiers voisins.
Idéalement situé au carrefour des différents quartiers, et à proximité des édifices du pouvoir, ce square aux dimensions vertigineuses s’apparente à une agora, où la foule est d’ailleurs sommée de se réunir pour les discours politiques et les cérémonies. Pavée d’une pierre sombre et salie par des milliers de semelles, elle garde un charme sinistre dans sa pudeur. La plupart des Havriens la traversent avec indifférence et s’agglutinent dans les nombreux entrepôts, bâtiments aux longues colonnes et usines qui l’enserrent dans un étau de fausse importance.
Tout est dans le nom. Non pas que le relief d’une ville plate par ailleurs relèguent les plus pauvres sous le niveau de la mer, mais plutôt que si vous connaissez des personnes de bas rang, elles se trouvent dans ces rues mal éclairées, mal nettoyées, mal aménagées. Les dédales de ruelles irrégulières et d’escaliers de quelques marches forment un labyrinthe connu de quelques rares élus dans son ensemble. Les bas quartiers suintent la pauvreté comme le ferait un pestiféré de l’infection. Pourtant, les efforts de certains égayent certaines fenêtres et pas de portes de fleurs généralement inoffensives, et on y trouve, à défaut de richesse, l’essence de l’humanité et de ses valeurs intrinsèques.
Terres boueuses et routes sinueuses forment comme une zone tampon entre les bâtiments précieux de la ville et les remparts, desquelles le sensé préfère s’éloigner. La zone rurale comporte pourtant ce qu’il y a de plus primaire à la survie humaine, entre ses élevages, ses serres et ses champs soigneusement entretenus. On y trouve également la première ligne de défense, la caserne militaire, autant que la dernière demeure, le cimetière.
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