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Bienvenue au Havre, qui ne procure ni la paix ni la prospérité qu'on lui associe d'ordinaire. La ville et la vie évoluent dans l'ombre, l'industrialisation déchire la nature et la Sève constitue un besoin inassouvissable pour chaque citoyen havrien. L'or bleu ravage cette société malade et dystopique, mais de braves lueurs s'éclairent çà et là, inébranlables, prêtes à éclairer le monde de leurs idées et leurs actions.
[linklist][linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#114"]Chronologie[/linkitem]
[linkdescription]Une version succincte et datée de l'histoire de l'humain.[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#115"]Histoire du Havre[/linkitem]
[linkdescription]Récit plus détaillé de l'histoire du Havre.[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#157"]Chapitre 1 - La Troisième Génération[/linkitem]
[linkdescription]Récits en cours, relatés par vos soins.[/linkdescription][/linklist] [/section]
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[/rectangle]Bienvenue au Havre, qui ne procure ni la paix ni la prospérité qu'on lui associe d'ordinaire. La ville et la vie évoluent dans l'ombre, l'industrialisation déchire la nature et la Sève constitue un besoin inassouvissable pour chaque citoyen havrien. L'or bleu ravage cette société malade et dystopique, mais de braves lueurs s'éclairent çà et là, inébranlables, prêtes à éclairer le monde de leurs idées et leurs actions.
[linklist][linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#114"]Chronologie[/linkitem]
[linkdescription]Une version succincte et datée de l'histoire de l'humain.[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#115"]Histoire du Havre[/linkitem]
[linkdescription]Récit plus détaillé de l'histoire du Havre.[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t66-contexte#157"]Chapitre 1 - La Troisième Génération[/linkitem]
[linkdescription]Récits en cours, relatés par vos soins.[/linkdescription][/linklist] [/section]
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Havre, votre terre promise. Un entrelacement d’avenues, de ruelles, de chemins où l’improbable est routine, la chance n’est que tentative et les miracles, un bref frisson avant le suivant. Dans cette humanité où tout est en mouvement, on oublie que le monde extérieur se tient droit, figé dans le temps, hanté par des horreurs qu’aucun n’a eu l’occasion de décrire. Vous survivez dans ce contraste, vous émergez dans un chaos qui se travestit en ordre. Du comédien, votre dernier refuge arbore les deux masques et vous demande: “Quel sera votre rôle pour l’humanité ?”
[sousSection option="L’apparition de la vie"]
Avant vous, il n’y avait rien ici. Un monde noir et solitaire subsistait, dépourvu de lumière et d’espoir. On le décrit parsemé de roches aiguisées pour que s’y empale toute forme de vie. On dit que les épines de ses sapins se dressent pour percer chaque cœur qui bat. On raconte que l’eau de ses rivières n’est que poison et que chaque bouffée d’air est un pas en plus vers la mort. Quelle vie serait assez folle pour seulement essayer d’y perdurer ?
Contre toute attente, une faune plus redoutable encore que ces terres évolue dans l’ombre d’un soleil timide. Celle-ci se rit des méconnues théories darwinistes en évoluant à une vitesse vertigineuse. Né d’une harmonie machinale entre les espèces existantes et à venir, au carrefour du passé et de l’avenir, cet ersatz du vivant connaît un équilibre en tout point idéal. Autrefois perfectible, il se façonne sous l’effet de la Sève présente dans son sang pour offrir un eden animalier à ses précieux spécimens. La chaîne alimentaire, imperturbable, s’ajuste au gré des mutations, et chaque apparition est compensée à point nommée avec une réactivité spectaculaire de mère nature. Le collectif l’emporte sur l’individualité, et le système a fonctionné ainsi, sans friction aucune, pendant une petite éternité.
Anomalie dans une matrice bien rodée, l’humanité, il y a 74 ans de cela, s’est éveillée en ces terres hostiles pour s’arracher à la symbiose inhérente de cet écosystème. Personne ne sait comment, ou pourquoi, ni même s’il y avait une raison derrière cet amarrage. Une tache de lumière à un tableau bien trop sombre, voilà ce qu’ils étaient, le soupçon d’existence et de libre-arbitre qui n’aurait jamais dû être. Ce monde les aurait volontiers éliminé et peut-être est-ce par conscience de leur vulnérabilité que la colonie du Havre fut construite. Un hameau, vite transformé en cité, isolé du vivant qui l’entoure et qui aspire à l’annihiler comme un mauvais virus.
Dans la mémoire de chacun, il n’exista jamais en ces terres une humanité sans le Havre. On ne trouve nulle trace de vie autonome avant que ne soit érigé cet abri à l’image d’un monde que les humains auraient certainement autrefois arpenté. Des bâtiments aux structures étrangères, irréalistes dans un environnement où les couleurs existent à peine. La colonie est une aberration de vie et de lumière qui n’appartient pas à ce monde dominé par la Sève.
Grâce au génie des entreprises [highlight]AVA Corp[/highlight], les humains parvinrent à trouver une manière rapide de faire évoluer leur industrialisation grâce à l’unique ressource proposée par leur environnement. Les fondateurs de la colonie apportèrent lumière, chaleur, purificateurs d’air et d’eau, outils, mécanique, agriculture … tant de miracles qui paraissaient pourtant si irréalisables, sur une période de temps extrêmement brève. Tout ça avec un unique carburant, détourné de sa visée première : [highlight]la Sève[/highlight].
La colonie semblait être une absurdité en ce monde bien huilé, une erreur qui désirait par-dessus tout faire prospérer la vie. On attribua tous ces exploits à [highlight]James Oswald, tête de la recherche scientifique et d’ingénierie[/highlight] au sein du dernier bastion.
La première décennie de la colonie fut le terrain de nombreuses morts, mais d’autant d’apparitions. De l’extérieur des frontières ou même en son sein, des inconnus doués de conscience semblaient apparaître en toute simplicité, dans ce même état de confusion qui avait frappé les premiers colons, ces nouveaux-nés de la conscience. En contraste, la curiosité humaine en poussait certains vers cette étrange nature. Parmi ces âmes téméraires, aucune ne revint.
L’humanité cloîtrée derrière ses frontières comprit qu’il était nécessaire d’y demeurer. La vie s’y développa sans risquer d’écarter plus loin ses remparts, étrangers face au danger inconnu qui y subsistait. Voilée dans cette place si infime qu’était la sienne.[/sousSection]
[sousSection option="Croissance et développement"]
Supervisés par la bienveillance d’AVA Corp, les humains, s’intitulant “colons” ou “Havriens”, persévérèrent dans leurs efforts pour sécuriser leur lieu de vie. Ils creusèrent des douves, construisirent des murs pour indiquer les limites du Havre. Au fil des décennies, ils modernisèrent leurs bâtiments, optimisèrent l’espace vivable de leur cité et plantèrent des hectares de champs. Ils furent si efficaces dans leur ouvrage que la plupart des procédés permettant un confort de vie élevé s’industrialisèrent en vingt années seulement. Des ateliers et des centres de recherche d’AVA Corp s’élevèrent pour toutes sortes de choses; nourriture, vêtements, élevage, armement, construction … la Colonie était devenue un véritable essaim d’activités avec de nombreuses machines pour accélérer son évolution.
C’est en l’an 32 que l’on remarqua le premier pic de nativité, contrastant avec le nombre de décès, alors au plus bas. Le principe de mort était devenu si rare intra-muros que l’on oublia presque de construire des sépultures. Cette année marque le début des Vingt-huit Prospères, l’ère la plus faste connue par la Colonie. Les habitats s’agrandirent plus encore, la société s’organisa, AVA Corp proposant alors de nombreux nouveaux emplois à la population. Certains intellectuels marquent le début de cette ère dès l’an 29 qui a vu la naissance d’un système monétaire. La livre havrienne imprima ses valeurs sur de petits bouts de papier imprégnés par le portrait du père de la cité-nation, James Oswald.
La population recensée passa ainsi de vingt milliers d’individus à près de cinquante mille. A chaque lumière sa zone d’ombre, cette ère de prospérité fut également le terrain de naissance d’un réseau organisé travaillant en-dehors de l’autorité d’AVA Corp, notamment pour de la refourgue d’armes manufacturées à la main, ou encore de provisions à un prix bas.
AVA Corp, en réaction à cette expression de rébellion, décida de lâcher du leste à certains niveaux. La décision fut prise de rendre les marchands autonomes hors des quartiers réservés à leur corporation. Cette décision avait deux motifs, créer de la valeur en instaurant un système compétitif visant à apporter une marge au commerce, ainsi que donner plus de liberté à la population, tout en continuant à contrôler les moyens de production. En deux mots, le capitalisme providentiel.
En 58, quelques mouvements de foule contraignirent AVA Corp à adopter une posture plus reculée sur les matières premières. C’est en cette année que AVA Corp devint une entité quasi-gouvernementale, qui fut d’autant plus reconnue lorsqu’elle accepta d’abdiquer à la population près de la moitié de ses postes de production. Le textile, l’agroalimentaire et l’artisanat furent en très grande majorité redonnés aux employés qui ouvrirent alors des échoppes indépendantes. En échange de cette perte, AVA Corp instaura la taxe sur la sûreté, prélevant une partie des revenus pour maintenir les corps armés développés lors des vingt-cinq dernières années.[/sousSection]
[sousSection option="L’inc-ère-taine"]
Nom particulièrement affectionné par les populations des bas-fonds, ce jeu de mot bien pauvre désigne les cinq premières années de la décennie 60. C’est une période de tumultes internes et de conflits embrasés par l’intensification de la recherche sur la Sève. Avec cette politique, de nombreux traitements abusifs de la population virent le jour avec pour unique but de renflouer les stocks de la Colonie et endiguer les actions criminelles autour de cette ressource, alors déjà nombreuses. Le traitement des volontaires pour les expéditions de récolte gagnait sa terrible réputation à chaque mètre qui éloignait ces dernières de la Colonie.
En Septembre 60, AVA Corp déclara le monopole sur cette substance étrange afin d’en maîtriser chaque accès. Les tarifs pour leur accès grimpèrent avec une brutalité soudaine. En quelques mois seulement, de sévères inégalités apparurent entre la haute Colonie, et les abords, bien plus pauvres.
Les habitants de ces derniers se tournèrent naturellement, pour certains, vers des manières détournées d’obtenir ce dont ils avaient besoin. La vie criminelle du Havre tira profit de cette situation, proposant, par des manières détournées, un accès à la Sève pour une somme moindre. On appela “Opportunistes” tous ceux qui, de près comme de loin, s’affairèrent avec ces réseaux. Ces fauteurs de trouble, non contents de voler le citoyen moyen, remettaient en cause l’autorité légitime du gouverneur de la cité-nation.[/sousSection]
[sousSection option="Ceux du dehors"]
L’an 65 fut marqué par un événement inédit. Du dehors des frontières, des étrangers pénétraient pour la première fois dans la Colonie depuis plusieurs décennies. On croyait impossible de survivre à l’extérieur comme avaient l’air de le faire ces inconnus. Ils furent convoqués par AVA et plusieurs chercheurs, dans cet ordre. Ils n’obtinrent que peu d’informations sur eux, ou le monde extérieur, eût-ce été par omission ou ignorance, nul ne le sut.
AVA les invita à prolonger leur séjour au Havre, notamment dans l’espoir de délier leurs langues. Parmi ce groupe, tous se mirent à loger dans les jardins des plus riches dignitaires, cadres et administrateurs. Le bruit veut que c’est par cet intermédiaire que les plus hautes sphères eurent accès à l’art mystérieux des ermites. Celui-ci se base sur une étrange faculté à maîtriser la Sève pour en tirer des résultats que la technologie colonialiste n’aurait su imiter.
Il ne fallut pas longtemps pour que l’on apparente cet art à une toute nouvelle forme de religion. Certains de ces privilégiés auraient commencé à propager des préceptes de vénération sur la nature de ce monde et la Sève à leurs entourages directs ; AVA n’a jamais officiellement régulé ces cérémonies qui tiennent plus du racontar que du fait et aucune réaction publique n’a été officialisée. En parallèle de cette prétendue magie, des phénomènes paranormaux se multiplient dans la ville. Il se raconte que la consommation d’une drogue spécifique, l’Azurée, plonge certains citoyens dans des folies passagères tout en décuplant leur potentiel. Ce phénomène peu étudié, car formellement interdit par la loi, demeure un sujet d’incertitude, que ce soit pour ces effets primaires ou secondaires.
En l’an 74, tout est silence. Les administrateurs d’AVA pavanent en célébrités dans la haute ville, secondés par la population qui voit en eux et leur Colonie, la seule voie du salut. Loin des foules, des applaudissements et de l’alcool onéreux, des rituels impies, des écrits révolutionnaires, des expériences s’accumulent. Sous son propre vacarme, AVA n’a pas l’air d’entendre les incantations qui annoncent l’arrivée d’un nouveau soleil. De l’autre côté de la loi et de la piété, ceux qui, par bonté ou avidité cherchent à contenter les oubliés de la colonie prospèrent dans leurs ruelles, leurs pubs et leurs salons de jeux.
Chacun désire la même chose, mais aucun n’a le même dessein. Qu’adviendra-t-il de ces volontés qui se croisent et de ce statu quo fragile ? Et puisque tout est régi par elle, quelle sera votre posture face à la Sève ?[/sousSection]
[linklist][linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t68-ideologie-les-colonialistes#148"]Idéologie colonialiste[/linkitem]
[linkdescription]Vous êtes la fierté de l’héritage qu’on a dit être le vôtre, saisirez-vous cet orgueil ou nagerez-vous à travers la brume ?[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t69-ideologie-les-opportunistes#144"]Idéologie opportuniste[/linkitem]
[linkdescription]Consommer le monde au nom de la survie éphémère ; un suicide sur la durée. Est-ce réellement la voie que vous souhaitez emprunter ?[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t67-ideologie-les-animistes#152"]Idéologie animiste[/linkitem]
[linkdescription]La loyauté souffre autant qu’elle jouit de sa cécité, elle chérit la main qui la caresse comme la dague qui la menace. La foi permettra-t-elle votre rédemption ?[/linkdescription][/linklist]
[/section]
[/rectangle]Havre, votre terre promise. Un entrelacement d’avenues, de ruelles, de chemins où l’improbable est routine, la chance n’est que tentative et les miracles, un bref frisson avant le suivant. Dans cette humanité où tout est en mouvement, on oublie que le monde extérieur se tient droit, figé dans le temps, hanté par des horreurs qu’aucun n’a eu l’occasion de décrire. Vous survivez dans ce contraste, vous émergez dans un chaos qui se travestit en ordre. Du comédien, votre dernier refuge arbore les deux masques et vous demande: “Quel sera votre rôle pour l’humanité ?”
[sousSection option="L’apparition de la vie"]
Avant vous, il n’y avait rien ici. Un monde noir et solitaire subsistait, dépourvu de lumière et d’espoir. On le décrit parsemé de roches aiguisées pour que s’y empale toute forme de vie. On dit que les épines de ses sapins se dressent pour percer chaque cœur qui bat. On raconte que l’eau de ses rivières n’est que poison et que chaque bouffée d’air est un pas en plus vers la mort. Quelle vie serait assez folle pour seulement essayer d’y perdurer ?
Contre toute attente, une faune plus redoutable encore que ces terres évolue dans l’ombre d’un soleil timide. Celle-ci se rit des méconnues théories darwinistes en évoluant à une vitesse vertigineuse. Né d’une harmonie machinale entre les espèces existantes et à venir, au carrefour du passé et de l’avenir, cet ersatz du vivant connaît un équilibre en tout point idéal. Autrefois perfectible, il se façonne sous l’effet de la Sève présente dans son sang pour offrir un eden animalier à ses précieux spécimens. La chaîne alimentaire, imperturbable, s’ajuste au gré des mutations, et chaque apparition est compensée à point nommée avec une réactivité spectaculaire de mère nature. Le collectif l’emporte sur l’individualité, et le système a fonctionné ainsi, sans friction aucune, pendant une petite éternité.
Anomalie dans une matrice bien rodée, l’humanité, il y a 74 ans de cela, s’est éveillée en ces terres hostiles pour s’arracher à la symbiose inhérente de cet écosystème. Personne ne sait comment, ou pourquoi, ni même s’il y avait une raison derrière cet amarrage. Une tache de lumière à un tableau bien trop sombre, voilà ce qu’ils étaient, le soupçon d’existence et de libre-arbitre qui n’aurait jamais dû être. Ce monde les aurait volontiers éliminé et peut-être est-ce par conscience de leur vulnérabilité que la colonie du Havre fut construite. Un hameau, vite transformé en cité, isolé du vivant qui l’entoure et qui aspire à l’annihiler comme un mauvais virus.
Dans la mémoire de chacun, il n’exista jamais en ces terres une humanité sans le Havre. On ne trouve nulle trace de vie autonome avant que ne soit érigé cet abri à l’image d’un monde que les humains auraient certainement autrefois arpenté. Des bâtiments aux structures étrangères, irréalistes dans un environnement où les couleurs existent à peine. La colonie est une aberration de vie et de lumière qui n’appartient pas à ce monde dominé par la Sève.
Grâce au génie des entreprises [highlight]AVA Corp[/highlight], les humains parvinrent à trouver une manière rapide de faire évoluer leur industrialisation grâce à l’unique ressource proposée par leur environnement. Les fondateurs de la colonie apportèrent lumière, chaleur, purificateurs d’air et d’eau, outils, mécanique, agriculture … tant de miracles qui paraissaient pourtant si irréalisables, sur une période de temps extrêmement brève. Tout ça avec un unique carburant, détourné de sa visée première : [highlight]la Sève[/highlight].
La colonie semblait être une absurdité en ce monde bien huilé, une erreur qui désirait par-dessus tout faire prospérer la vie. On attribua tous ces exploits à [highlight]James Oswald, tête de la recherche scientifique et d’ingénierie[/highlight] au sein du dernier bastion.
La première décennie de la colonie fut le terrain de nombreuses morts, mais d’autant d’apparitions. De l’extérieur des frontières ou même en son sein, des inconnus doués de conscience semblaient apparaître en toute simplicité, dans ce même état de confusion qui avait frappé les premiers colons, ces nouveaux-nés de la conscience. En contraste, la curiosité humaine en poussait certains vers cette étrange nature. Parmi ces âmes téméraires, aucune ne revint.
L’humanité cloîtrée derrière ses frontières comprit qu’il était nécessaire d’y demeurer. La vie s’y développa sans risquer d’écarter plus loin ses remparts, étrangers face au danger inconnu qui y subsistait. Voilée dans cette place si infime qu’était la sienne.[/sousSection]
[sousSection option="Croissance et développement"]
Supervisés par la bienveillance d’AVA Corp, les humains, s’intitulant “colons” ou “Havriens”, persévérèrent dans leurs efforts pour sécuriser leur lieu de vie. Ils creusèrent des douves, construisirent des murs pour indiquer les limites du Havre. Au fil des décennies, ils modernisèrent leurs bâtiments, optimisèrent l’espace vivable de leur cité et plantèrent des hectares de champs. Ils furent si efficaces dans leur ouvrage que la plupart des procédés permettant un confort de vie élevé s’industrialisèrent en vingt années seulement. Des ateliers et des centres de recherche d’AVA Corp s’élevèrent pour toutes sortes de choses; nourriture, vêtements, élevage, armement, construction … la Colonie était devenue un véritable essaim d’activités avec de nombreuses machines pour accélérer son évolution.
C’est en l’an 32 que l’on remarqua le premier pic de nativité, contrastant avec le nombre de décès, alors au plus bas. Le principe de mort était devenu si rare intra-muros que l’on oublia presque de construire des sépultures. Cette année marque le début des Vingt-huit Prospères, l’ère la plus faste connue par la Colonie. Les habitats s’agrandirent plus encore, la société s’organisa, AVA Corp proposant alors de nombreux nouveaux emplois à la population. Certains intellectuels marquent le début de cette ère dès l’an 29 qui a vu la naissance d’un système monétaire. La livre havrienne imprima ses valeurs sur de petits bouts de papier imprégnés par le portrait du père de la cité-nation, James Oswald.
La population recensée passa ainsi de vingt milliers d’individus à près de cinquante mille. A chaque lumière sa zone d’ombre, cette ère de prospérité fut également le terrain de naissance d’un réseau organisé travaillant en-dehors de l’autorité d’AVA Corp, notamment pour de la refourgue d’armes manufacturées à la main, ou encore de provisions à un prix bas.
AVA Corp, en réaction à cette expression de rébellion, décida de lâcher du leste à certains niveaux. La décision fut prise de rendre les marchands autonomes hors des quartiers réservés à leur corporation. Cette décision avait deux motifs, créer de la valeur en instaurant un système compétitif visant à apporter une marge au commerce, ainsi que donner plus de liberté à la population, tout en continuant à contrôler les moyens de production. En deux mots, le capitalisme providentiel.
En 58, quelques mouvements de foule contraignirent AVA Corp à adopter une posture plus reculée sur les matières premières. C’est en cette année que AVA Corp devint une entité quasi-gouvernementale, qui fut d’autant plus reconnue lorsqu’elle accepta d’abdiquer à la population près de la moitié de ses postes de production. Le textile, l’agroalimentaire et l’artisanat furent en très grande majorité redonnés aux employés qui ouvrirent alors des échoppes indépendantes. En échange de cette perte, AVA Corp instaura la taxe sur la sûreté, prélevant une partie des revenus pour maintenir les corps armés développés lors des vingt-cinq dernières années.[/sousSection]
[sousSection option="L’inc-ère-taine"]
Nom particulièrement affectionné par les populations des bas-fonds, ce jeu de mot bien pauvre désigne les cinq premières années de la décennie 60. C’est une période de tumultes internes et de conflits embrasés par l’intensification de la recherche sur la Sève. Avec cette politique, de nombreux traitements abusifs de la population virent le jour avec pour unique but de renflouer les stocks de la Colonie et endiguer les actions criminelles autour de cette ressource, alors déjà nombreuses. Le traitement des volontaires pour les expéditions de récolte gagnait sa terrible réputation à chaque mètre qui éloignait ces dernières de la Colonie.
En Septembre 60, AVA Corp déclara le monopole sur cette substance étrange afin d’en maîtriser chaque accès. Les tarifs pour leur accès grimpèrent avec une brutalité soudaine. En quelques mois seulement, de sévères inégalités apparurent entre la haute Colonie, et les abords, bien plus pauvres.
Les habitants de ces derniers se tournèrent naturellement, pour certains, vers des manières détournées d’obtenir ce dont ils avaient besoin. La vie criminelle du Havre tira profit de cette situation, proposant, par des manières détournées, un accès à la Sève pour une somme moindre. On appela “Opportunistes” tous ceux qui, de près comme de loin, s’affairèrent avec ces réseaux. Ces fauteurs de trouble, non contents de voler le citoyen moyen, remettaient en cause l’autorité légitime du gouverneur de la cité-nation.[/sousSection]
[sousSection option="Ceux du dehors"]
L’an 65 fut marqué par un événement inédit. Du dehors des frontières, des étrangers pénétraient pour la première fois dans la Colonie depuis plusieurs décennies. On croyait impossible de survivre à l’extérieur comme avaient l’air de le faire ces inconnus. Ils furent convoqués par AVA et plusieurs chercheurs, dans cet ordre. Ils n’obtinrent que peu d’informations sur eux, ou le monde extérieur, eût-ce été par omission ou ignorance, nul ne le sut.
AVA les invita à prolonger leur séjour au Havre, notamment dans l’espoir de délier leurs langues. Parmi ce groupe, tous se mirent à loger dans les jardins des plus riches dignitaires, cadres et administrateurs. Le bruit veut que c’est par cet intermédiaire que les plus hautes sphères eurent accès à l’art mystérieux des ermites. Celui-ci se base sur une étrange faculté à maîtriser la Sève pour en tirer des résultats que la technologie colonialiste n’aurait su imiter.
Il ne fallut pas longtemps pour que l’on apparente cet art à une toute nouvelle forme de religion. Certains de ces privilégiés auraient commencé à propager des préceptes de vénération sur la nature de ce monde et la Sève à leurs entourages directs ; AVA n’a jamais officiellement régulé ces cérémonies qui tiennent plus du racontar que du fait et aucune réaction publique n’a été officialisée. En parallèle de cette prétendue magie, des phénomènes paranormaux se multiplient dans la ville. Il se raconte que la consommation d’une drogue spécifique, l’Azurée, plonge certains citoyens dans des folies passagères tout en décuplant leur potentiel. Ce phénomène peu étudié, car formellement interdit par la loi, demeure un sujet d’incertitude, que ce soit pour ces effets primaires ou secondaires.
En l’an 74, tout est silence. Les administrateurs d’AVA pavanent en célébrités dans la haute ville, secondés par la population qui voit en eux et leur Colonie, la seule voie du salut. Loin des foules, des applaudissements et de l’alcool onéreux, des rituels impies, des écrits révolutionnaires, des expériences s’accumulent. Sous son propre vacarme, AVA n’a pas l’air d’entendre les incantations qui annoncent l’arrivée d’un nouveau soleil. De l’autre côté de la loi et de la piété, ceux qui, par bonté ou avidité cherchent à contenter les oubliés de la colonie prospèrent dans leurs ruelles, leurs pubs et leurs salons de jeux.
Chacun désire la même chose, mais aucun n’a le même dessein. Qu’adviendra-t-il de ces volontés qui se croisent et de ce statu quo fragile ? Et puisque tout est régi par elle, quelle sera votre posture face à la Sève ?[/sousSection]
[linklist][linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t68-ideologie-les-colonialistes#148"]Idéologie colonialiste[/linkitem]
[linkdescription]Vous êtes la fierté de l’héritage qu’on a dit être le vôtre, saisirez-vous cet orgueil ou nagerez-vous à travers la brume ?[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t69-ideologie-les-opportunistes#144"]Idéologie opportuniste[/linkitem]
[linkdescription]Consommer le monde au nom de la survie éphémère ; un suicide sur la durée. Est-ce réellement la voie que vous souhaitez emprunter ?[/linkdescription]
[linkitem option="https://anathemes.forumactif.com/t67-ideologie-les-animistes#152"]Idéologie animiste[/linkitem]
[linkdescription]La loyauté souffre autant qu’elle jouit de sa cécité, elle chérit la main qui la caresse comme la dague qui la menace. La foi permettra-t-elle votre rédemption ?[/linkdescription][/linklist]
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